2022

Avant-propos
Eric Charpentier

Éric Charpentier
Président du Conseil d’administration

Avant-propos du Président du Conseil d’administration

Chers clients, chers collaborateurs,

L’année 2022 démarrait avec des espoirs de normalisation sur les plans économique et sanitaire. La guerre en Ukraine et le retour de l’inflation sont venus rappeler, s’il en était besoin, que l’environnement géopolitique mondial se caractérisait désormais par l’instabilité et les incertitudes.

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Les retombées sur les prix de l’énergie et des matières premières ont été rapides. Elles se sont cumulées aux effets conjugués de la reprise vigoureuse de la demande en 2021 et des perturbations toujours fortes dans les chaînes d’approvisionnement. Les banques centrales ont réagi face à ces pressions inflationnistes en accélérant le rythme de hausse des taux, ce qui a entraîné une volatilité marquée sur l’ensemble des marchés boursiers.

Dans ce contexte, nous sommes restés plus que jamais à l’écoute de notre clientèle. Notre approche unique sur le marché et notre capacité à mettre en œuvre des solutions sur mesure pour accompagner efficacement nos clients dans leurs projets nous ont ainsi permis de passer ce cap avec succès.

Nous avons également poursuivi le développement de certaines de nos activités phares avec, pour illustration, la mise en place d’un partenariat avec la société Stableton Financial qui marque un pas important vers la démocratisation de placements innovants. Cet élargissement de notre palette de produits, qui sera encore complétée durant l’année en cours grâce aux synergies apportées par notre maison mère Crédit Mutuel Alliance Fédérale, correspond pleinement à notre philosophie de mise en place de prestations à valeur ajoutée. Nous avons également eu le plaisir de voir notre succursale de Lugano fêter ses 25 ans d’activité, marquant notre solide implantation dans le Tessin.

En dépit de cet environnement économique incertain, l’évolution de nos résultats est restée en ligne avec nos attentes. Le total du bilan s’est légèrement contracté à un peu moins de CHF 13 milliards. Le volume des crédits a augmenté de 2,9 % à CHF 9,7 milliards et les nouveaux capitaux nets s’élèvent à CHF 1,2 milliard. Avec un produit d’exploitation de CHF 190,6 millions, la banque fait un bond de 8,8 % par rapport à l’année précédente. Notre résultat d’exploitation s’élève à CHF 41,2 millions et le bénéfice net à CHF 26,2 millions. Les fonds propres sont en augmentation à CHF 820 millions, ce qui dépasse à nouveau les exigences légales.

C’est avec un profond regret que nous avons dû constater des irrégularités commises dans notre succursale de Saint-Gall, portant sur CHF 25 millions (0,2% du bilan). Dès l’identification de cet événement isolé, le Conseil d’administration a pris, sans délai, toutes les mesures qui s’imposaient. L’ensemble des procédures de contrôle interne ont encore été renforcées.

Il convient de relever que la Banque CIC (Suisse) SA repose sur des bases très solides. Sa maison mère, le groupe mutualiste et coopératif Crédit Mutuel Alliance Fédérale, dispose d’un ratio CET1 de 18,2 %, le plus élevé parmi les banques françaises, et de capitaux propres de EUR 56,7 milliards. Son statut particulier de banque à mission constitue l’assurance du respect de valeurs fortes et son engagement pour une société meilleure.

Acteur de premier plan sur le marché de la bancassurance, le groupe Crédit Mutuel Alliance Fédérale n’est pas coté en bourse et, de ce fait, est à l’abri de toute spéculation, ce qui est un gage de stabilité et de pérennité. Les synergies et la bonne collaboration avec sa maison mère ont contribué et contribueront encore de manière déterminante au développement de la Banque CIC (Suisse) SA. Tout en soutenant la croissance de sa filiale helvétique, le groupe tient compte des spécificités régionales et nationales suisses, et garantit à la banque son centre de décision en Suisse.

Depuis le 1er février 2023, la Direction générale de la banque est assurée par Livia Moretti, au poste de CEO. Madame Livia Moretti a une compétence managériale, bancaire et financière solide et étendue au niveau international. Sous la direction de Livia Moretti, la Banque CIC (Suisse) SA souhaite atteindre des objectifs ambitieux en renforçant son développement au service de notre clientèle.

Je remercie toutes les collaboratrices et tous les collaborateurs de la Banque CIC pour leur engagement soutenu à la satisfaction de notre clientèle. Nous continuerons de tout mettre en œuvre pour mériter la confiance de nos clientes et clients et bâtir, avec eux, une relation à long terme.

Le Conseil d’administration et la Direction de la Banque CIC resterons attentifs au maintien d’un niveau élevé de conseil et d’une proximité permanente, de manière à trouver les solutions sur mesure adaptées à chaque besoin financier.

Nous nous réjouissons de travailler ensemble pour notre avenir commun.

Signature Éric Charpentier

Éric Charpentier
Président du Conseil d’administration

Faits et chiffres

- milliards

Total du bilan (CHF)

Structure des revenus
Évolution du produit des commissions
2018 2019 2020 2021 2022
Ce que disent nos collaborateurs

Témoignages

Trois collaborateurs racontent leur quotidien et nous donnent ainsi un aperçu unique.

Flaka Dervisaj, Head Account Opening
En 2022, mon équipe Ouverture de compte et moi-même avons effectué 18 414 ouvertures de compte. La majorité, pour la clientèle de détail, provient d’une collaboration avec notre maison-mère. Mais le nombre d’ouvertures réalisées par nos conseillers à la clientèle ou par les clients eux-mêmes a lui aussi fortement augmenté l’an dernier. En résumé, Bâle est la plaque tournante pour toutes les ouvertures en Suisse.

Andrea Manco, Operating & Databases Specialist
Chaque année, nous traitons près de 60 millions de notifications dans notre noyau applicatif bancaire. En 2022, leur nombre exact était de 59 821 753. Chaque facture réglée, que le client soit émetteur ou bénéficiaire du paiement, est par exemple traitée au moyen d’une telle notification. Ces notifications représentent un élément essentiel de l’exploitation des systèmes au quotidien et de l’activité de la Banque CIC.

Emilie Farruggio, Credit Center Specialist
Notre Team Administration des crédits en Suisse composé de 12 collaborateurs a établi 1 410 contrats de crédit sur l’année 2022. Cet important travail reflète et contribue au développement de la banque à travers toute la Suisse. Il est le fruit de l’effort et d’un travail constant avec le Front et d’une parfaite communication avec tous les intervenants. De cette manière, nous permettons à nos clients de réaliser leurs rêves en mettant à leur disposition de nombreuses liquidités

Rétrospective et perspectives des marchés
Mario Geniale

Mario Geniale
Head Investments de la Banque CIC (Suisse) SA

Luca Carrozzo

Luca Carrozzo
Chief Investment Officer de la Banque CIC (Suisse) SA

Rétrospective et perspectives des marchés

Mario Geniale et Luca Carrozzo récapitulent les principaux événements ayant marqué les marchés financiers en 2022 et présentent certaines thèses quant aux évolutions politiques et économiques pour l’année 2023.

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Du point de vue des placements, le bilan de l’année 2021 est extrêmement positif. En comparaison annuelle, le Swiss Market Index affiche une hausse de 23,73 % ; les actions américaines et européennes ont également enregistré une excellente progression, de respectivement +29,85 % et +23,66 %.

En ce qui concerne les placements, l’année 2022 a été extrêmement difficile. Fait surprenant, tant les obligations que les actions ont perdu de leur valeur. Ces 100 dernières années, cela ne s’est produit que trois fois : en 1931, en 1969 et en 2022. En temps normal, il existe une corrélation négative entre les obligations et les actions, ce qui permet de diversifier les portefeuilles et de les protéger. En 2022, les portefeuilles qui n’étaient composés que d’actions et d’obligations ont enregistré l’une des pires années depuis un siècle. Le SMI a perdu 14,29 %, tandis que l’indice des obligations suisses a reculé de 12,10 %.

Cette évolution négative enregistrée en 2022 symbolise la fin d’une époque. Depuis 2008, la Banque nationale suisse, la Banque centrale européenne et la Fed ont injecté à elles seules environ 15 500 milliards de dollars US de liquidités sur les marchés financiers. Les investisseurs se sont habitués à cet état de fait. Cependant, la pandémie de Covid-19, la crise en Ukraine et la hausse des prix à la consommation qui en a résulté ont renversé cette tendance. Les banques centrales tentent de ramener l’inflation à un niveau raisonnable en relevant les taux directeurs et en pratiquant une politique monétaire plus restrictive. Après de longues années de taux bas, les investisseurs doivent à présent s’habituer à la nouvelle donne.

Nous sommes au début d’une nouvelle ère : les banques centrales retirent des liquidités au marché et relèvent progressivement les taux directeurs. Les investisseurs doivent s’adapter à ce nouveau contexte.

En ce début d’année, les investisseurs sont de nouveau prêts à prendre des risques et placent avant tout leur argent dans les titres sortis perdants en 2022. Les titres de croissance, les valeurs cycliques ainsi que les titres technologiques ont leur faveur. Les résultats des entreprises légèrement meilleurs que prévu ainsi que la moindre pression à la hausse sur les prix à la consommation en Suisse, en Europe et aux États-Unis contribuent à entretenir un climat favorable.

Cette année, les obligations occuperont le devant de la scène. Elles sont redevenues intéressantes suite à l’importante augmentation des taux d’intérêt. Nous continuons de privilégier les obligations d’entreprise suisses, plutôt à court terme. Au cours de l’année 2023, les marchés obligataires devraient recommencer à intégrer un abaissement des taux d’intérêt par les banques centrales, raison pour laquelle ils sont selon nous attractifs.

Nous nous attendons à ce que les marchés restent volatils, mais les banques centrales auront à cœur de ne pas étouffer complètement les performances économiques avec leur politique monétaire.

Le dollars US devrait continuer à se déprécier du fait de baisses des taux possibles du côté de la Fed. S’ajoutent à cela des incertitudes importantes en ce qui concerne la situation géopolitique. Cela devrait donner un nouvel élan au cours de l’or.

En ce qui concerne la gestion de fortune, nous nous en tenons à nos perspectives positives à long terme: Pour les portefeuilles, nous misons sur une large diversification des classes d’actifs. L’histoire a montré que les crises géopolitiques n’ont généralement que des répercussions de courte durée sur les portefeuilles bien diversifiés. Même en temps de crise, porter son choix sur des entreprises suisses de qualité garantit une certaine protection. Nous continuons de miser sur des titres aux fondamentaux solides.

Pour la Suisse, nous privilégions les titres suivants en 2023 : parmi les valeurs défensives, Novartis, Zurich Insurance et Swiss Life ont notre faveur. Parmi les Blue Chips, nous favorisons ABB, Lonza et Sika ainsi que Bachem, SIG et VAT Group pour les valeurs secondaires. Pour l’Europe, nous favorisons Sanofi, Volkswagen et Adidas, et aux États-Unis nous privilégions des titres qui pourraient profiter d’éventuelles baisses de taux tels qu’Alphabet, Amazon et Salesforce.

Les thèmes en lien avec l’évolution du secteur agro-alimentaire nous semblent toujours passionnants. Nous misons par conséquent sur les technologies d’avenir dans ce domaine. La production alimentaire représente environ 10 % du PIB mondial. Pour produire ces 10 %, l’industrie agro-alimentaire génère un quart des émissions mondiales, emploie un tiers de la main d’œuvre mondiale et utilise la moitié de la surface habitable de la planète. Cette situation devra obligatoirement changer, ce qui offrira autant d’opportunités de placement.

La cybersécurité est également un thème qui a gagné en importance en raison de la situation géopolitique actuelle. Cette augmentation et la hausse mondiale des budgets sécurité seront probablement les principaux moteurs de croissance dans ce secteur. Par ailleurs, la cybersécurité devient un thème essentiel tant pour les gouvernements que pour les entreprises privées. Elle a connu un bel essor au cours des dernières années. Nous pensons que cette tendance se poursuivra.

L’engagement est la clé du succès
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L’engagement est la clé du succès

Pour créer une entreprise et la diriger avec succès durant de longues années, il faut de la persévérance, mais aussi un engagement sans faille. Nos deux clients Norqain et Meubles Pesse en sont une parfaite illustration. Bien que différentes, leurs histoires ont un point commun : dès leur création, les deux entreprises ont poursuivi leurs objectifs avec passion.

Découvrez ici comment l’entreprise horlogère Norqain s’affirme sur un marché international très concurrentiel et comment la maison Meubles Pesse a surmonté durant 80 ans tous les obstacles qui se sont dressés sur son chemin.

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Des montres pour tous ceux qui aiment les défis

L’entreprise suisse Norqain a conquis le marché international de l’horlogerie en « racontant une nouvelle histoire ». Ben Küffer, son CEO, nous en dit plus à l’occasion d’une visite au siège à Nidau. Il évoque aussi certaines tâches titanesques, son rêve en tant que père et le partenariat de Norqain avec la Banque CIC.

Âgé de 35 ans, Ben Küffer est le CEO de Norqain. Il a fondé cette entreprise horlogère suisse sise à Nidau, près de Bienne, en 2018. Cinq ans plus tard, la marque Norqain est déjà représentée dans 178 magasins répartis dans 25 pays à travers le monde. Norqain fabrique exclusivement des montres-bracelets mécaniques dont le prix unitaire se situe entre 2 000 et 5 500 francs suisses. Dès le départ, Ben Küffer et les deux autres cofondateurs de l’entreprise – l’ancien hockeyeur professionnel Mark Streit et Ted Schneider, fils de l’ex-propriétaire de Breitling – étaient parfaitement conscients que le marché horloger n’avait pas vraiment besoin d’une nouvelle marque. « C’est pourquoi nous souhaitions raconter une nouvelle histoire qui aille au-delà de la tradition et de l’histoire, deux aspects déjà bien connus dans l’univers de l’horlogerie », explique Ben Küffer. Cette nouvelle histoire s’inspire du slogan « my life, my way » et incarne, selon le CEO, l’esprit de Norqain : « jeune, moderne et accessible ». Selon Ben Küffer, Norqain produit des montres pour tous ceux qui aiment les défis.

Ben Küffer
Ben Küffer, Fondateur et CEO de l’entreprise horlogère suisse Norqain

Vents contraires en provenance du marché

Ben Küffer a l’horlogerie inscrite dans les gènes. Sa famille fabrique des montres à Tavannes, dans le Jura bernois, depuis 40 ans. Lui-même a travaillé pendant onze ans pour l’entreprise horlogère suisse Breitling, avant de décider en 2017 de se mettre à son compte. Que lui a-t-il fallu pour franchir le pas ? « De la passion, répond l’entrepreneur. Faire quelque chose avec passion et y mettre toute mon énergie, c’est dans ma nature. » Il a aussi dû faire preuve de résilience. La première année, alors que Norqain n’était pas encore sur le marché, a été difficile. Le trio de fondateurs a dû affronter de forts vents contraires provenant du secteur. Mais après son entrée sur le marché début 2019, la jeune entreprise a rapidement réussi à percer : le premier exercice de Norqain a été une grande réussite. L'entreprise est parvenue à s’implanter dans douze pays, à convaincre plus de 70 distributeurs et à réaliser un chiffre d'affaires de plusieurs millions.

L’euphorie n’a toutefois pas duré bien longtemps. En 2020, la pandémie de Covid-19 a confronté l’entreprise à de nouveaux défis. Ben Küffer et son équipe n’ont cependant pas cessé de croire en leur projet et ont poursuivi les investissements dans les produits. À la recherche de bailleurs de fonds appropriés, Norqain a présenté sa vision à la Banque CIC. Depuis, la banque bâloise est un partenaire stratégique important de Norqain. Pour Ben Küffer, la décision de collaborer avec la Banque CIC a été une évidence. Il souligne : « Nous avons été très impressionnés de voir à quel point la Banque CIC comprenait parfaitement la vision de notre entreprise. » Il apprécie donc beaucoup ce partenariat étroit et de qualité – notamment parce qu’il permet à Norqain d’effectuer des investissements à long terme. « En outre, la Banque CIC comprend parfaitement que nous évoluons dans un environnement de marché dynamique, où tout ne se déroule pas toujours comme prévu », ajoute Ben Küffer. Cette confiance mutuelle est extrêmement précieuse à ses yeux.

Dès le départ, nous avons été très impressionnés de voir à quel point la Banque CIC comprenait parfaitement la vision de notre entreprise. 

Perfectionnisme, sensibilité, travail d’équipe

Malgré un marché sceptique dans un premier temps, Norqain poursuit sa route avec succès. Parce que, selon Ben Küffer, toute l’équipe a un penchant pour le perfectionnisme et un grand sens du détail. « Avant de prendre des décisions importantes, nous réfléchissons de manière approfondie à la question de savoir si notre idée se distingue de celles d’autres fournisseurs. » Le CEO se félicite de l’étroite collaboration au sein de l’équipe Norqain. Actuellement, l’entreprise emploie 54 personnes dans le monde entier. Ben Küffer qualifie la recherche d’employés appropriés sur les sites à l’étranger de « tâche titanesque qui demande beaucoup d’énergie ». Pour lui, il est important que les collaborateurs s’intègrent bien dans l’entreprise et adhèrent à ses valeurs. Celles-ci comprennent une culture du feed-back sincère, l’engagement et un bon travail d’équipe. 

Ben Küffer
L’entreprise suisse Norqain a conquis le marché international de l’horlogerie

Norqain veut continuer à étendre son réseau mondial de points de vente et développer de nouveaux modèles en collaboration avec Jean-Claude Biver. Depuis 2022, l’entrepreneur expérimenté et ancien CEO de Hublot soutient la jeune entreprise en tant que mentor et consultant du conseil d’administration.

Le rêve de la quatrième génération

À propos d’avenir : Même s’il n’a que 35 ans, le jeune CEO Ben Küffer pense déjà à sa succession. « Mon rêve serait que mon fils, qui aura bientôt six ans, et ma fille de trois ans reprennent un jour l’entreprise », dit-il en riant. Une fois par semaine, sa famille vient lui rendre visite au siège de l’entreprise. « Qui sait, peut-être mes enfants développeront-ils la même passion pour l’horlogerie que moi au même âge. » Bien entendu, il ne veut forcer personne, mais il est persuadé que sa famille saura passionner la quatrième génération pour l’horlogerie, comme cela a été le cas avec la troisième génération.

Et lorsque l’heure sera venue d’aborder concrètement la question de la succession chez Norqain, Ben Küffer pourra compter sur le soutien de ses conseillers à la Banque CIC.

Francis Pesse

Dans les coulisses de Meubles Pesse, le miroir de nos vies

Certains noms résonnent dans le paysage entrepreneurial romand, comme celui de Pesse dont l’entreprise familiale éponyme accompagne depuis 1941 toutes les générations dans le choix de leurs meubles d’intérieur. Francis Pesse, le directeur de Meubles Pesse, nous raconte les évolutions de la maison d’ameublement, de sa création à sa récente cession.

En rencontrant Francis Pesse dans les locaux de la Banque CIC à Lausanne, on est happé en à peine quelques minutes par la passion et l’amour du métier qui transparaissent du récit de cet homme affable et élégant. Il y a là une histoire qui va bien au-delà du commerce de meubles.

Marius et Anne-Marie Pesse, ses parents, ouvrent leur toute première boutique en 1941 à Romont (FR). C’est en 1970, suite au décès du patriarche, que Francis reprend avec son frère Roland les rênes de la maison Meubles Pesse et en assurera la direction. Son fils Samuel le seconde quant à lui depuis près de 30 ans. La Maison Pesse s’est au fil du temps développée pour devenir une référence en matière de mobilier de qualité en Suisse – de celles qui vous accompagne toute une vie. De locale à nationale, la marque s’est imposée sur le marché comme le plus grand acteur indépendant de Suisse romande en s’adaptant plus aux besoins de ses clients qu’aux tendances éphémères. Les envies ont changé, Meubles Pesse aussi.

Le métier chevillé au corps

Dès son plus jeune âge, la passion de Francis Pesse prend déjà forme lorsqu’il vend des accessoires pour la maison sur les marchés de la région montheysanne. Hors de question pour lui d’embrasser une autre voie que celle de l’entreprise familiale : il sera donc vendeur de meubles de qualité, comme son père.

Témoin aux premières loges avec son frère Roland de l’évolution de la société par le prisme de l’ameublement, il se souvient du temps où l’on venait acheter tous ses meubles pour ses noces et constate avec pragmatisme l’évolution des habitudes de consommation depuis les années 1970. « J’ai toujours le classeur qui recense tous les jeunes mariés à qui j’ai vendu les meubles de leur premier appartement et ça fait drôle de relire tout cela aujourd’hui – surtout que certains sont restés clients pendant des décennies ! Cela ne se fait plus du tout comme ça aujourd’hui, les jeunes accordent probablement moins d’importance à leur intérieur et font cela petit à petit, selon leurs moyens », concède Francis Pesse. Qu’à cela ne tienne, il y en a pour toutes les bourses et on ne badine pas avec le service client chez les Pesse : vaste choix de meubles, montage, livraison et service personnalisé sont autant de gages de qualité qui font de la marque une référence en Suisse romande.

Francis Pesse
Francis Pesse, membre de la famille qui a fondé la maison d’ameublement Meubles Pesse SA

Le business oui, mais pas n’importe comment

« J’ai évolué progressivement, sans brûler les étapes et avec une grande rigueur. Un bon entrepreneur doit selon moi être un coureur de fond, pas un sprinteur. La maison a aujourd’hui 80 ans et compte quelque 70 collaborateurs, 15 000 m2 de surface d’exposition et 6 000 m2 de centre logistique à Monthey – nous en sommes très fiers, mon fils Samuel et moi-même. Il en a fallu du courage et de la ténacité pour en arriver là ! », se confie-t-il.

Et s’il y a bien une chose que Francis Pesse chérit par-dessus tout dans son métier, c’est la relation aux autres, et l’écoute. Avec ses clients tout d’abord, pour lesquels il reste joignable en cas de besoin, mais également avec les partenaires clés du développement de l’entreprise, y compris sa banque. « La Banque CIC a su accompagner Meubles Pesse dans son évolution, notamment grâce à la relation de confiance que nous avons tissée avec Maurizio Pierazzi, responsable des Activités Spécialisées de la banque et qui nous a accompagnés durant le processus de vente. Nous nous entendons très bien et pour moi cela est très important, surtout lorsqu’il y a des décisions importantes à prendre ».

Selon l’entrepreneur, le marché suisse de l’ameublement recèle de possibilités à condition qu’on ne perde pas de vue la proximité avec ses clients. Avec le Covid, tout s’est digitalisé, alors les relations humaines se sont faites plus rares, à son grand regret.

La Banque CIC a su accompagner Meubles Pesse dans son évolution, notamment grâce à la relation de confiance que nous avons tissée avec le responsable des Activités Spécialisées de la banque et qui nous a accompagnés durant le processus de vente.

Des hauts et des bas qui forgent

Celui qui nous révèle que l’entreprise familiale n’a pas échappé aux turpitudes du temps nous explique que, pour durer, rien ne remplace la qualité, tant dans les produits que dans le service personnalisé pour ses clients. Elle est le socle d’une marque florissante telle que Meubles Pesse.

L’un des grands défis pour Francis Pesse était de trouver des solutions pour évoluer constamment tout en gardant les valeurs sur lesquelles s’est bâtie la maison Pesse, depuis sa création. « Il a fallu tout d’abord trouver un terrain et commencer à gentiment construire façon Lego, avec un premier magasin dont les ventes se sont effondrées en 1974 à cause du choc pétrolier. C’est heureusement reparti très fort en 1978 et nous avons pu doubler la surface de vente, construire une halle de stockage… jusqu’à ce que le magasin de la ville brûle en 1982. Il a donc fallu tout reconstruire avec toujours cette volonté inébranlée de développer, d’agrandir et d’avoir encore plus de clients satisfaits ».

L’expérience de toute une vie, plus qu’une simple transmission

Si la question de la passation de l’entreprise à son fils Samuel ne s’est pas posée, c’est en grande partie parce que ce dernier n’a jamais souhaité la reprendre et devenir un jour numéro 1 de Meubles Pesse. Il a pourtant passé 30 ans aux côtés de son père Francis qui précise : « Il a toujours été clair pour Samuel que l’aventure s’arrêterait pour lui à mon départ, même après tout le travail formidable qu’il a fait pendant toutes ces années, dit-il en souriant. Il fallait donc trouver la meilleure porte de sortie possible pour tout le monde et la Banque CIC nous a beaucoup aidés dans nos recherches d’un repreneur potentiel. »

La famille Pesse, qui souhaitait assurer une solution d’avenir durable pour sa maison d’ameublement, a choisi de vendre à XXXLutz Suisse, en septembre 2022.

2022