En Europe également, il faut s’attendre à une certaine hausse de l’inflation. Toutefois, on peut se demander si la hausse des prix à la consommation sera durable étant donné que, dans le contexte actuel, il n’y a encore aucun signe de hausse des salaires à grande échelle. Du point de vue de la BNS, la principale difficulté devrait résider dans le fait que le marché obligataire européen pourrait se laisser « contaminer » par la hausse des rendements américains. La question se pose alors de savoir à quel moment une première réduction du programme d’achats de titres d’urgence (PEPP) de la BCE s’avérerait effectivement judicieuse.
En Suisse, l’évolution des prix à la consommation est certes repassée dernièrement dans le positif (+0,3 %). Mais d’une manière générale, il existe de grandes différences en matière de renchérissement. Tandis que le prix du panier de la ménagère a même légèrement baissé en Suisse au cours des 12 dernières années, il a augmenté de 20 % en Allemagne et aux États-Unis. Actuellement, les prévisions de croissance économique et d’inflation en Suisse se montent à respectivement 3,3 % et 0,4 % pour l’année en cours. La hausse des prix semble donc rester limitée. Une baisse de la demande due à l’inflation qui pourrait être observée chez les partenaires commerciaux et le statut particulier de la monnaie suisse, considérée comme une valeur refuge, pourraient cependant constituer des risques à moyen terme pour l’économie suisse.