Révolution alimentaire – investir dans la production alimentaire durable de demain

Le nouveau rôle de la production alimentaire

Contrairement au passé, où le principal problème était le manque de nourriture, nous vivons aujourd’hui dans un monde où la suralimentation a des répercussions négatives sur l’espérance de vie. La tendance à une alimentation plus saine est donc déjà bien présente au sein de la société. Et désormais, ce ne sont pas seulement nos habitudes alimentaires qui changent, mais aussi la manière dont nos aliments sont produits. Cela est d’autant plus urgent que la production alimentaire représente environ 10 % du produit intérieur brut mondial, mais qu’elle génère pas moins de 25 % des émissions de gaz à effet de serre. En outre, elle occupe 50 % de la surface habitable de la planète et consomme environ 70 % de l’eau douce disponible. Tout cela doit changer si nous voulons construire un avenir durable. Les restructurations qui s’imposent offrent aux investisseurs des opportunités de placement intéressantes. C’est la raison pour laquelle, dans les portefeuilles de nos clients tout comme au sein de notre propre caisse de pension, nous misons sur la méga-tendance de la production alimentaire durable.

Investir dans les trois piliers de la chaîne agroalimentaire

Dans le cadre de notre analyse de cette méga-tendance et de notre recherche d’entreprises intéressantes, nous considérons trois domaines principaux de la chaîne de valeur agroalimentaire : la production, le transport et la consommation. En ce qui concerne la production, il est clair que le système alimentaire mondial se caractérise par une utilisation inefficace des ressources. Des technologies innovantes qui améliorent l’efficacité sont donc indispensables. En raison de la croissance de la population mondiale et de l’augmentation disproportionnée de la consommation de protéines, nous devrons produire environ 50 % d’aliments en plus d’ici 2050. Combler ce déficit alimentaire et garantir la sécurité alimentaire mondiale requiert des technologies qui augmentent encore considérablement l’efficience des terres, de l’énergie, de l’eau et du travail. Il s’agit notamment de technologies telles que l’agriculture de précision, les technologies d’irrigation intelligentes ou encore l’automatisation et la robotique. Dans ces domaines, il existe des entreprises très intéressantes qui proposent des technologies novatrices.

La lutte contre le gaspillage alimentaire

Le gaspillage alimentaire est un autre facteur critique. Plus d’un tiers des aliments produits finissent à la poubelle. Néanmoins, le gaspillage alimentaire n’a pas lieu uniquement chez le consommateur, mais tout au long de la chaîne de transport. Dans les pays émergents notamment, l’interruption de la chaîne du froid ou un stockage inapproprié entraînent des pertes importantes. L’intelligence artificielle peut contribuer à optimiser le transport et le stockage des aliments, par exemple en améliorant l’efficacité des chaînes logistiques. Ainsi, l’IA est amenée à jouer à l’avenir un rôle important dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.

Les tendances de la consommation alimentaire

Des tendances passionnantes se dessinent également en ce qui concerne la consommation. Les sources de protéines alternatives ne cessent de gagner en popularité. Certes, il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine, mais outre les aliments à base de protéines végétales déjà bien établis, nous pourrions bientôt trouver dans les rayons des supermarchés des aliments cultivés en laboratoire. Le marché des produits alimentaires plus sains et moins transformés est lui aussi en croissance constante. Les produits à teneur réduite en sucre, les aliments santé, les aliments fonctionnels ainsi que les produits « Clean Label », c’est-à-dire moins transformés, ont aujourd’hui le vent en poupe.

Défis et opportunités pour les grands groupes

Les grands groupes alimentaires tels que Nestlé, Unilever et Danone sont confrontés à un défi de taille : moderniser leurs portefeuilles de produits historiques, souvent bien garnis en produits à forte teneur en sucre et très transformés. Cela offre d’énormes possibilités d’investissement. Le portefeuille de produits de Nestlé, par exemple, ne comprend que 0,8 % de protéines alternatives. Le potentiel est donc énorme.

Conclusions et options de placement

En résumé, on peut dire que la méga-tendance de la production alimentaire durable a pris un essor considérable en raison de différentes évolutions au niveau mondial. Déjà bien établies, ces tendances se sont fortement accélérées, surtout ces dernières années avec la pandémie de Covid-19, une pénurie d’eau au niveau mondial, la diminution des surfaces agricoles et les développements géopolitiques.

Investir dans l’avenir

Pour les investisseurs qui souhaitent contribuer aux nouveaux développements de la production alimentaire, diverses opportunités intéressantes se présentent, par exemple sous la forme de nos portefeuilles clients. En plus de nos positions de base, nous investissons également dans cette mégatendance. Il est aussi possible d’investir directement dans les entreprises actives dans ce secteur comme SIG Group SA, DSM-Firmenich SA ou Carbios SACA. Une autre option consiste à investir dans des ETF tels que ceux de Rize ETF, qui sont certes bon marché, mais ne procèdent pas à une sélection des entreprises. Enfin, il est également possible de confier la sélection des actions à des professionnels et de souscrire un fonds géré activement, comme le fonds « The Food Revolution » de Picard Angst. Avec de tels placements, l’investisseur diversifie son portefeuille et ne mise pas seulement sur les entreprises agroalimentaires traditionnelles, mais aussi sur la production alimentaire plus durable et plus saine.

Dans tous les cas, investir dans une production alimentaire durable et axée sur l’avenir est non seulement judicieux sur le plan financer, c’est aussi investir dans un monde plus sain et plus durable – tout à fait dans l’esprit d’Hippocrate.